Collaborer efficacement avec la presse reste l’une des éternelles préoccupations des entreprises. Or l’année 2020 et le covid laisseront une trace indélébile et durable dans les rédactions. Deux études de référence permettent de mieux les cerner, pour s’y adapter : « L’Etat des médias » réalisée auprès des journalistes par Kantar-Cision* et « le 31e Observatoire de la presse et des médias » de l’ACPM*. Le point en 5 étapes.
1/ Médias : les sites d’information renforcés.
Durant cette crise sans précédent, particulièrement au début, la population a eu besoin de réponses et est allée les chercher auprès des médias traditionnels, jugés finalement plus dignes de confiance. On ne peut que s’en féliciter.
La demande d’information a ainsi été maximale avec une augmentation des lectures de 8%. Mais seulement 28% des lectures se font aujourd’hui sur le print, définitivement supplanté par le numérique (72%). On line, les deux tiers des lectures ont lieu sur mobile. Au final, la fréquentation des sites d’infos et d’actualités a bondi de 40%.
2/ Priorités : exactitude de l’information et chasse aux fake news.
Bonne nouvelle : 4/5 des journalistes français considèrent que l’exactitude de l’information et la restauration de la confiance sont les deux éléments les plus importants pour leurs médias. Les autres principaux objectifs étant : « apporter un éclairage critique sur les problématiques de la société » (37%) et « l’audience et le chiffre d’affaires » (31%). Cette priorité à l’information fiable relègue l’exclusivité et surtout le scoop en bas du classement. Vérification de l’information oblige, seuls 10% des journalistes français font du scoop un élément important.
Conséquence de cette exigence de fiabilité, la chasse à la fake news est ouverte. C’est « la » priorité d’un quart des journalistes. Dans le même ordre d’idées, la montée des réseaux sociaux et des influenceurs, qui court-circuitent les médias traditionnels, les inquiètent.
3/ Stratégies éditoriales 2021 : à la recherche d’informations positives.
Le post-covid marque les stratégies éditoriales pour 2021. La principale nouveauté est que la moitié des journalistes recherchent des « histoires positives sur comment les entreprises et les français s’entraident ». Avis aux attachés de presse.
Ils prévoient par ailleurs de continuer à devoir s’épuiser à « rechercher de nouveaux angles sur le covid » (62%). Jusqu’à quand ?
D’autres sujets sont cités par environ un quart des journalistes. Tout d’abord, coté sortie de crise : « raconter des histoires comptant le retour à la normalité ». Nous y sommes. Ensuite, conséquence du télétravail, « les nouvelles technologies qui aident les entreprises et les français » intéressent. Par ailleurs, le sujet sur « la diversité, l’inclusion et l’égalité » mobilisent. Effet #Black Live Matter oblige. Enfin, les traditionnelles « recherches ou études pour couvrir un domaine ou problème d’actualité » gardent la cote.
4/ Sources : ajuster la collaboration médias / entreprises.
Si la moitié des journalistes s’appuie sur les agences, la quasi-totalité des autres sources sont issues de l’entreprise. Alors comment collaborer harmonieusement ?
Le communiqué de presse demeure le vecteur stratégique à soigner. C’est la principale source de 3 journalistes sur 4.
La moitié compte aussi sur les services de presse comme médiateurs pour leur faciliter le travail. Les médias leur reprochent toutefois beaucoup trop de sollicitations non pertinentes.
Par ailleurs, les journalistes s’informent également sur les sites internet et les réseaux sociaux de l’entreprise.
Pour finir, ils souhaitent pouvoir accéder aux porte-parole de l’entreprise ou à des experts.
5/ Rythmes : cadences infernales.
Les journalistes se livrent à une course contre la montre de plus en plus effrénée pour livrer l’actu à temps.
La moitié prévoit leur sujet 24h00 à l’avance seulement… Heureusement pour l’autre moitié, le temps de l’investigation et de l’enquête est respecté, et 25 % d’entre eux ont même plus d’un mois pour murir leur sujet.
Autre difficulté, 87% traitent au moins trois sujets simultanément, 64% cinq !
On comprend qu’ils attendent donc des services com’ qu’ils leurs fasse gagner du temps et facilitent l’accès à des informations utiles.
Sources :
31e observatoire de la presse et des médias en 2020 réalisée par l’ACPM (Alliance pour les chiffres pour la presse et des médias) sur 584 titres de presse et 329 sites et applis certifiés sur 12 mois > Données citées dans le point 1/
Etude auprès de 2750 journalistes dont 377 en France réalisée en février 2021. Les données citées ne portent que sur les résultats auprès des journalistes français > Autres données citées.